Ma technique (3), le décor mural.
Pour compléter ces pages sur ma technique, voici la fantasy fresque.
J'ai repris l'architecture général de la pièce en vieilles pierres et grosses poutres en bois; ce mur est cassé pour laisser place à la scène : un gladiateur nain dépliant une partie du paysage à coté d'un coffre au trésor rempli de fioles au mystérieux breuvage. Cette petite scène m'a permis de développer un petit coté mystique et intriguant.

Faire une maquette destinée à un décor peint est contraignant à plusieurs titres, il faut "coller" au thème demandé par le client ou trouver le thème qui correspond à ses attentes lorsqu'il n'a pas d'idée, il faut aussi tenir compte de l'architecture de la pièce et de l'ambiance de l'endroit (voir du quartier dans le cas d'un commerce ou d'un décor extérieur) et il faut surtout s'imaginer sur le mur et commencer à réfléchir au moyen d'obtenir les mêmes résultats en 10 ou 15 fois plus grand. Je l'ai appris à mes dépens de nombreuses fois, un espace vide d'un centimètre sur la feuille peut être harmonieux mais une fois sur le mur, un "trou" de 15 centimètres peut complétement désiquilibrer la composition. Pour réduire au maximum ce genre de désagréments je réalise la maquette aux proportions du mur (ici 1/13ème soit 1 cm = 13 cm) je peux donc prévoir l'encombrement exact de chaque élément.
Par exemple, les poutres déjà présentes dans la pièce mesurent 19,5 cm, 19,5 divisé par 13 égal 1,5 cm, sur mon esquisse les poutres mesurent donc 1,5 cm, et inversement un objet que je dessine à 2 cm de hauteur mesurera 26 cm sur le mur. C'est un point crucial pour la cohérence du décor par la suite.

L'autre point important lors du report de la maquette sur le mur c'est le manque de détails; en effet, en un coup de crayon on évoque le veinage du bois ou une main mais en grand ça ne suffit pas pour créer l'illusion, il me faut donc prévoir une documentation qui servira de modèle, pour les mains ça ira j'en ai toujours deux sur moi... Pour le reste de la documention je prends toujours beaucoup de photos et de croquis comme les arbres, un mur ou autre, car c'est cette profusion de détails qui fait la différence. Pour les éléments particuliers comme un casque de gladiateur rien ne vaut une balade sur le net...
Commencer une "fresque" est un moment spécial; stressant puisqu'il y a une obligation de bons résultats et une grosse envie d'en démordre.
Le chantier est un champ de bataille et c'est un combat que je vais mener pendant plusieurs semaines au coté de différents corps de méters, les tranchées de l'électricien sur le mur d'à coté, le platrier me prépare le terrain, les bombardements de questions, les badauds fusillent du regards, les impressions en rafales...
La tactique est connue, reproduire le tracé de la maquette sur cette grande surface blanche, moment décisif où les régles de la proportions font leurs preuves, j'aime quand un plan se déroule sans accro... Je reporte donc mon dessin selon la technique expliquée plus haut.

Discipline, concentration et rigueur sont les maîtres mots de cette étape. Ici pas de place à l'improvisation, les gestes sont calculés au demi-centimètre prés, le dessin est agrandi 13 fois plus grand... Le crayon (F) vient lacérer la surface des futures zones de combat...

Mon plan d'attaque est près, place aux feux d'artifices... Je débutte toujours par les plans les plus éloignés et par le haut, donc le ciel et ensuite les lointains. Scrupuleusement je prépare sur la palette les teintes dont j'ai besoin et je les pose avec un couteau à peindre sur le mur; je peux ainsi me rendre compte de l'impact de la couleur en me reculant car devant moi sur ma palette et en haut d'un mur à trois ou quatre mètres de distance les tonalités changent fortement.

Je sélectionne celles qui me paraissent les meilleures et je les prépare en quantité suffisante. Ici une grande place est donnée à l'improvisation et à la spontanéité puisque c'est une première couche destinée à nuancer le ciel et à faire vibrer les glacis qui viendront s'y juxtaposer. Les teintes tirent sur le bleu turquoise et l'indigo. Je les obtiens par mélanges de bleu primaire, laque carminée, indigo, vert "feuillage", de l'ocre jaune et du blanc de titane.
Toutes ces couleurs sont des huiles extra-fines d'excellente qualité. Je le précise car j'ai pu observer que les "fresquistes"* n'utilisent souvent que de l'acrylique en gros conditionnement comme si l'huile était indomptable sur un mur... Lorsque très rarement un peintre utilise l'huile en médium c'est avec des peintures glycérophtaliques mélangées à des huiles ordinaires voir bas de gamme. Je trouve que c'est bien dommage...
(* J'utilise ici le mot fresquiste qui est impropre puisqu'il désigne un peintre qui pose ses couleurs broyées à l'oeuf sur le mortié frais d'où le nom "a fresco".)


Cette couche est un fond qui sert d'ambiance pour valoriser les futurs glacis que voici ci-dessous...

Les éléments "fantasy" étant posés c'est avec les couleurs et tonalités que je dois rendre l'ambiance mystique, je ne peux m'empécher de penser à des paysages de forêts bretonnes et irlandaises d'où est inspiré le thème fantasy.
La forêt enchantée doit prendre vie...

Sur mon fond gris-vert/gris-bleu je trace des arbres ici et là, le but est de donner une impression de flou intemporel où l'espace se destructure. J'ai donc une bonne marge d'improvisation dans cette étape.

Les arbres apparaissent au milieu de la brûme.

Au pied du château je crée un petit écroulement de menhirs, un peu comme si le château sortait des entrailles de la terre...

L'ambiance commence à envahir le mur, j'espère que je suis dans le ton...

J'attaque les arbres de premier plan avec différents marrons que je pose en touches

La fresque avance plutôt bien, voici une partie du paysage, l'écorce de l'arbre est traité par une multitude de touches de différents tons un peu à la manière des impressionistes.

La "fresque" à ce détail de différent : la touche. En effet autant la touche est léchée au maximum sur un tableau jusqu'à s'effacer derrière ce qu'elle représente, autant elle est visible sur le décor peint. Deux raisons : la première un décor est vu de loin, la seconde il faut aller vite surtout ici où le client est un commerçant et il n'a qu'une idée en tête : Ouvrir le plus vite possible.
Je fais quelques
tests de teintes pour les pierres et prépare les fonds colorés du mur et des poutres avant de m'attaquer au gladiateur nain qui est un personnage type de la fantasy.

Le personnage doit rester assez stylisé mais en tendant vers un certains réalisme. Je commence par les mains puis l'armure et enfin les bottes et le cuir qui recouvre l'avant bras du guerrier.

Dans le même temps je peins l'affiche en trompe l'oeil tenue par de faux scotchs à peinture. Le gladiateur terminé, je pose l'effet faux bois.

Un petit effet trompe l'oeil pour la route... Il me reste à donner un peu de volume au faux bois. Deux ou trois finitions à gauche et à droite, et voilà le boulot.

Voici le final, il n'y a plus qu'à siroter un petit milk-shake au nutella...
Vous pouvez consulter les articles traitant de l'élaboration de ce décor et poser vos questions dans les commentaires de ces articles.
Fantasy fresque.
Fantasy fight.
Fantasy ambiance.
Fantasy touch.
Fantasy presque finish.
Les autres pages traitants de ma technique ici et là.
J'ai repris l'architecture général de la pièce en vieilles pierres et grosses poutres en bois; ce mur est cassé pour laisser place à la scène : un gladiateur nain dépliant une partie du paysage à coté d'un coffre au trésor rempli de fioles au mystérieux breuvage. Cette petite scène m'a permis de développer un petit coté mystique et intriguant.

Faire une maquette destinée à un décor peint est contraignant à plusieurs titres, il faut "coller" au thème demandé par le client ou trouver le thème qui correspond à ses attentes lorsqu'il n'a pas d'idée, il faut aussi tenir compte de l'architecture de la pièce et de l'ambiance de l'endroit (voir du quartier dans le cas d'un commerce ou d'un décor extérieur) et il faut surtout s'imaginer sur le mur et commencer à réfléchir au moyen d'obtenir les mêmes résultats en 10 ou 15 fois plus grand. Je l'ai appris à mes dépens de nombreuses fois, un espace vide d'un centimètre sur la feuille peut être harmonieux mais une fois sur le mur, un "trou" de 15 centimètres peut complétement désiquilibrer la composition. Pour réduire au maximum ce genre de désagréments je réalise la maquette aux proportions du mur (ici 1/13ème soit 1 cm = 13 cm) je peux donc prévoir l'encombrement exact de chaque élément.
Par exemple, les poutres déjà présentes dans la pièce mesurent 19,5 cm, 19,5 divisé par 13 égal 1,5 cm, sur mon esquisse les poutres mesurent donc 1,5 cm, et inversement un objet que je dessine à 2 cm de hauteur mesurera 26 cm sur le mur. C'est un point crucial pour la cohérence du décor par la suite.

L'autre point important lors du report de la maquette sur le mur c'est le manque de détails; en effet, en un coup de crayon on évoque le veinage du bois ou une main mais en grand ça ne suffit pas pour créer l'illusion, il me faut donc prévoir une documentation qui servira de modèle, pour les mains ça ira j'en ai toujours deux sur moi... Pour le reste de la documention je prends toujours beaucoup de photos et de croquis comme les arbres, un mur ou autre, car c'est cette profusion de détails qui fait la différence. Pour les éléments particuliers comme un casque de gladiateur rien ne vaut une balade sur le net...

Commencer une "fresque" est un moment spécial; stressant puisqu'il y a une obligation de bons résultats et une grosse envie d'en démordre.
Le chantier est un champ de bataille et c'est un combat que je vais mener pendant plusieurs semaines au coté de différents corps de méters, les tranchées de l'électricien sur le mur d'à coté, le platrier me prépare le terrain, les bombardements de questions, les badauds fusillent du regards, les impressions en rafales...
La tactique est connue, reproduire le tracé de la maquette sur cette grande surface blanche, moment décisif où les régles de la proportions font leurs preuves, j'aime quand un plan se déroule sans accro... Je reporte donc mon dessin selon la technique expliquée plus haut.

Discipline, concentration et rigueur sont les maîtres mots de cette étape. Ici pas de place à l'improvisation, les gestes sont calculés au demi-centimètre prés, le dessin est agrandi 13 fois plus grand... Le crayon (F) vient lacérer la surface des futures zones de combat...

Mon plan d'attaque est près, place aux feux d'artifices... Je débutte toujours par les plans les plus éloignés et par le haut, donc le ciel et ensuite les lointains. Scrupuleusement je prépare sur la palette les teintes dont j'ai besoin et je les pose avec un couteau à peindre sur le mur; je peux ainsi me rendre compte de l'impact de la couleur en me reculant car devant moi sur ma palette et en haut d'un mur à trois ou quatre mètres de distance les tonalités changent fortement.

Je sélectionne celles qui me paraissent les meilleures et je les prépare en quantité suffisante. Ici une grande place est donnée à l'improvisation et à la spontanéité puisque c'est une première couche destinée à nuancer le ciel et à faire vibrer les glacis qui viendront s'y juxtaposer. Les teintes tirent sur le bleu turquoise et l'indigo. Je les obtiens par mélanges de bleu primaire, laque carminée, indigo, vert "feuillage", de l'ocre jaune et du blanc de titane.
Toutes ces couleurs sont des huiles extra-fines d'excellente qualité. Je le précise car j'ai pu observer que les "fresquistes"* n'utilisent souvent que de l'acrylique en gros conditionnement comme si l'huile était indomptable sur un mur... Lorsque très rarement un peintre utilise l'huile en médium c'est avec des peintures glycérophtaliques mélangées à des huiles ordinaires voir bas de gamme. Je trouve que c'est bien dommage...
(* J'utilise ici le mot fresquiste qui est impropre puisqu'il désigne un peintre qui pose ses couleurs broyées à l'oeuf sur le mortié frais d'où le nom "a fresco".)


Cette couche est un fond qui sert d'ambiance pour valoriser les futurs glacis que voici ci-dessous...

Les éléments "fantasy" étant posés c'est avec les couleurs et tonalités que je dois rendre l'ambiance mystique, je ne peux m'empécher de penser à des paysages de forêts bretonnes et irlandaises d'où est inspiré le thème fantasy.
La forêt enchantée doit prendre vie...

Sur mon fond gris-vert/gris-bleu je trace des arbres ici et là, le but est de donner une impression de flou intemporel où l'espace se destructure. J'ai donc une bonne marge d'improvisation dans cette étape.

Les arbres apparaissent au milieu de la brûme.

Au pied du château je crée un petit écroulement de menhirs, un peu comme si le château sortait des entrailles de la terre...

L'ambiance commence à envahir le mur, j'espère que je suis dans le ton...

J'attaque les arbres de premier plan avec différents marrons que je pose en touches

La fresque avance plutôt bien, voici une partie du paysage, l'écorce de l'arbre est traité par une multitude de touches de différents tons un peu à la manière des impressionistes.

La "fresque" à ce détail de différent : la touche. En effet autant la touche est léchée au maximum sur un tableau jusqu'à s'effacer derrière ce qu'elle représente, autant elle est visible sur le décor peint. Deux raisons : la première un décor est vu de loin, la seconde il faut aller vite surtout ici où le client est un commerçant et il n'a qu'une idée en tête : Ouvrir le plus vite possible.


Le personnage doit rester assez stylisé mais en tendant vers un certains réalisme. Je commence par les mains puis l'armure et enfin les bottes et le cuir qui recouvre l'avant bras du guerrier.

Dans le même temps je peins l'affiche en trompe l'oeil tenue par de faux scotchs à peinture. Le gladiateur terminé, je pose l'effet faux bois.

Un petit effet trompe l'oeil pour la route... Il me reste à donner un peu de volume au faux bois. Deux ou trois finitions à gauche et à droite, et voilà le boulot.

Voici le final, il n'y a plus qu'à siroter un petit milk-shake au nutella...

Vous pouvez consulter les articles traitant de l'élaboration de ce décor et poser vos questions dans les commentaires de ces articles.
Fantasy fresque.
Fantasy fight.
Fantasy ambiance.
Fantasy touch.
Fantasy presque finish.
Les autres pages traitants de ma technique ici et là.
Oxyzen Café 4, rue des Capucins 69001 Lyon.
Peinture à l'huile 655 x 255 cm
Réalisation : Christophe Eudeline.
Peinture à l'huile 655 x 255 cm
Réalisation : Christophe Eudeline.