Fantasy fight
Commencer une "fresque" est un moment spécial; stressant puisqu'il y a une obligation de bons résultats et une grosse envie d'en démordre avec le mur qui se caractérise par une sorte de frisson sur les bras qui ne s'évanoui que lorsque les premiers coups de pinceaux viennent tacher la muraille. Ici je dois la casser au propre comme au figuré, ou plutôt comme au défiguré...
Le chantier est un champ de bataille et c'est un combat que je vais mener pendant plusieurs semaines au coté de différents corps de méters, les tranchées de l'électricien sur le mur d'à coté, le platrier me prépare le terrain, les bombardements de questions, les badauds fusillent du regards, les impressions en rafales...
La tactique est connue, reproduire le tracé de la maquette sur cette grande surface blanche, moment décisif où les régles de la proportions font leurs preuves, j'aime quand un plan se déroule sans accro... Je reporte donc mon dessin selon la technique expliquée dans le précédent article, fantasy fresque.

Discipline, concentration et rigueur sont les maîtres mots de cette étape. Ici pas de place à l'improvisation, les gestes sont calculés au demi-centimètre prés, le dessin est agrandi 13 fois plus grand... Le crayon (F) vient lacérer la surface des futures zones de combat...

Mon plan d'attaque est près, place aux feux d'artifice... Je débutte toujours par les plans les plus éloignés et par le haut, donc le ciel et ensuite les lointains. Scrupuleusement je prépare sur la palette les teintes dont j'ai besoin et je les pose avec un couteau à peindre sur le mur; je peux ainsi me rendre compte de l'impact de la couleur en me reculant car devant moi sur ma palette et en haut d'un mur à trois ou quatre mètres de distance les tonalités changent fortement.

Je sélectionne celles qui me paraissent les meilleures et je les prépare en quantité suffisante. Ici une grande place est donnée à l'improvisation et à la spontanéité puisque c'est une première couche destinée à nuancer le ciel et à faire vibrer les glacis qui viendront s'y juxtaposer. Les teintes tirent sur le bleu turquoise et l'indigo. Je les obtiens par mélanges de bleu primaire, laque carminée, indigo, vert "feuillage", de l'ocre jaune et du blanc de titane.
Toutes ces couleurs sont des huiles extra-fines d'excellente qualité. Je le précise car j'ai pu observer que les "fresquistes"* n'utilisent souvent que de l'acrylique en gros conditionnement comme si l'huile était indomptable sur un mur... Lorsque très rarement un peintre utilise l'huile en médium c'est avec des peintures glycérophtaliques mélangées à des huiles ordinaires voir bas de gamme. Je trouve que c'est bien dommage...


Cette couche est un fond qui sert d'ambiance pour valoriser les futurs glacis que voici ci-dessous...

Voici pour la première bataille, la suite au prochain article.
* J'utilise ici le mot fresquiste qui est impropre puisqu'il désigne un peintre qui pose ses couleurs broyées à l'oeuf sur le mortié frais d'où le nom "a fresco".
Le chantier est un champ de bataille et c'est un combat que je vais mener pendant plusieurs semaines au coté de différents corps de méters, les tranchées de l'électricien sur le mur d'à coté, le platrier me prépare le terrain, les bombardements de questions, les badauds fusillent du regards, les impressions en rafales...
La tactique est connue, reproduire le tracé de la maquette sur cette grande surface blanche, moment décisif où les régles de la proportions font leurs preuves, j'aime quand un plan se déroule sans accro... Je reporte donc mon dessin selon la technique expliquée dans le précédent article, fantasy fresque.

Discipline, concentration et rigueur sont les maîtres mots de cette étape. Ici pas de place à l'improvisation, les gestes sont calculés au demi-centimètre prés, le dessin est agrandi 13 fois plus grand... Le crayon (F) vient lacérer la surface des futures zones de combat...

Mon plan d'attaque est près, place aux feux d'artifice... Je débutte toujours par les plans les plus éloignés et par le haut, donc le ciel et ensuite les lointains. Scrupuleusement je prépare sur la palette les teintes dont j'ai besoin et je les pose avec un couteau à peindre sur le mur; je peux ainsi me rendre compte de l'impact de la couleur en me reculant car devant moi sur ma palette et en haut d'un mur à trois ou quatre mètres de distance les tonalités changent fortement.

Je sélectionne celles qui me paraissent les meilleures et je les prépare en quantité suffisante. Ici une grande place est donnée à l'improvisation et à la spontanéité puisque c'est une première couche destinée à nuancer le ciel et à faire vibrer les glacis qui viendront s'y juxtaposer. Les teintes tirent sur le bleu turquoise et l'indigo. Je les obtiens par mélanges de bleu primaire, laque carminée, indigo, vert "feuillage", de l'ocre jaune et du blanc de titane.
Toutes ces couleurs sont des huiles extra-fines d'excellente qualité. Je le précise car j'ai pu observer que les "fresquistes"* n'utilisent souvent que de l'acrylique en gros conditionnement comme si l'huile était indomptable sur un mur... Lorsque très rarement un peintre utilise l'huile en médium c'est avec des peintures glycérophtaliques mélangées à des huiles ordinaires voir bas de gamme. Je trouve que c'est bien dommage...


Cette couche est un fond qui sert d'ambiance pour valoriser les futurs glacis que voici ci-dessous...

Voici pour la première bataille, la suite au prochain article.
* J'utilise ici le mot fresquiste qui est impropre puisqu'il désigne un peintre qui pose ses couleurs broyées à l'oeuf sur le mortié frais d'où le nom "a fresco".
Huile sur mur - Lyon - Mai 2008 - Réalisation : Christophe Eudeline.
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